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Le Gr4nD m3chaNt bL0gRe
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25 novembre 2007

Réponse à M. Olivennes

Dans un article publié sur Rue89, M. Olivennes, patron du groupe FNAC, répond à certaines critiques de internautes avec, il faut bien le reconnaître, une certaine subtilité et une assez efficace verve. Toutefois, certains des arguments qu'il expose sont contredits par les événements:
Denis Olivennes a été "estomaqué" par la violence des réactions: "Pourquoi Internet serait-il une zone de non-droit? Consommer sans payer un film ou un disque, refuser que les producteurs et les créateurs soient rémunérés c'est, sur le principe, une violation des droits de propriété intellectuelle, et dans les faits la mise à mal de la création. Pourquoi trouve-t-on légitime de payer ses Nike, son Ipod, son Mac ou son abonnement Free et illégitime de payer ses films ou sa musique? Cela me laisse pantois: les mêmes qui crient au liberticide quand on essaie de faire respecter le travail et la propriété intellectuelle des artistes crieraient au scandale si on rayait leur voiture et taguait leur appartement!"
Accord de principe avec lui, les artistes on droit à la rémunération, mais comme explicité dans le billet précédent, les artistes, lors de la vente d'un disque, ne touchent qu'une part infime de la somme versée. L'argument est donc fallacieux dans le sens où «Il faut payer les disques pour nourrir les artistes» s'avère assez hypocrite quand on sait comme lui, ce que les artistes gagnent à vendre des disques. Pourquoi internet serait une zone de non-droit ? Parce qu'il fût un temps où l'on pouvait se retrouver dans la rue en secret, partager des choses et les cacher, avoir des comportements louches au grand jour. Maintenant, le monde est de plus en plus surveillé, encadré. Il faut au monde un endroit où les plus forts ne sont plus les plus forts, où les boutonneux à lunettes sont une force à considérer. Accord aussi sur les gens qui crient que tout devrait être gratuit, on prend de la musique, certes, mais on pourrait parfaitement imaginer un système comme celui qu'il propose, sans les mesures phares de son programme à savoir constituer un fichier des abonnés. L'internet est une zone autre et immatérielle ? Qu'à cela ne tienne! Internet aura ses propres lois, inutile de mettre la police sur le coup, quelqu'un qui télécharge trop voit son abonnement suspendu pendant un temps tout en continuant à le payer, le tout avec des sanctions progressives.
"La vente des disques (ou des fichiers musicaux) représente entre 2/3 et 80% des revenus des artistes. Seuls les "stars" comme Madona, capables de remplir des salles de milliers de places, pourraient vivre de leurs concerts -de toute façon ceux là sont déjà à l'abri du besoin. Et comment feront les autres? Et ceux qui ne se produisent jamais en concert -pensez à Glenn Gould. Et les auteurs/compositeurs? Et pour les films, qu'est-ce qui remplacera la vente? Des spectacles sur le parvis des cathédrales? "
Ce qui remplace la vente de film c'est le fait de les voir au cinéma, les entrés et les DVD font des ventes permettant de rentabiliser un très grand nombre de films, la preuve c'est qu'Hollywood n'est pas à la rue, qu'il est très rare de voir un film déficitaire en terme de budget. Donc non, le ridicule de la situation qui fait mettre en relation directe un problème avec une solution loufoque (très employé par notre président) n'est pas une échappatoire au débat. Parenthèse Pour couper court à une controverse, on peut effectivement faire taire en disant «Vous voulez quoi ? Qu'on laisse courir les violeurs ? Les assassins ? Hé bien non moi je crois qu'il ne faut pas et donc on va durcir la police.» c'est en fait vous faire faire un raccourcis logique. Votre cerveau, trop occupé à dénier le fait qu'il ne faut surtout pas laisser libres les coupables, va sauter à la conclusion logique qu'on lui a préparé. "Cela n'a rien à voir. Avec les cassettes, impossible de faire du piratage de masse. Il aurait fallu un temps fou, et payer les cassettes et le son se détériorait. Là, instantanément, pour rien, on peut copier des centaines et des milliers de titres et les transférer à des milliers et des milliers d'internautes. La cassette a effectivement détruit le microsillon, mais c'est la cassette légale et payante qui a remplacé le microsillon légal et payant. Encore une fois, on est dans un délire un peu étrange, où tout le monde veut tout avoir pour rien et à l'infini. Certes les pulsions humaines se résument à ça, mais entre les pulsions et la réflexion il y a une belle marge. Personne ne désire 100'000 chansons, certains en ont mais n'ont que deux oreilles, au final, la consultation de musique a augmenté, sans pour autant laisser d'artiste sur la paille, les gens ont une oreille plus intéressée (certains) et s'ils avaient les moyens, ne doutez pas une seconde que si les albums coutaient 5€, le problème ne se poserait pas de la même façon. J'ajoute que la cassette payante remplaçant le microsillon (disque vinyle) et l'internet détruisant l'industrie c'est un procédé cognitif abusif. L'internet est une plate-forme qui vaut bien la cassette pour remplacer et servir de support. La dématérialisation du support d'écoute n'est pas forcément un mal. J'ose ajouter que je pense à Glenn Gould parce que j'écoute beaucoup de sa musique, et qu'il faut savoir de quoi on parle, je doute très mais alors très fort que Glenn soit le plus téléchargé
"La Fnac ne vend pas seulement des disques, loin s'en faut. L'activité disque représente moins de 10% de son chiffre d'affaires et 0% de ses résultats. En revanche, les produits techniques, les abonnements internet, les PC, les baladeurs etc. représentent plus de 50% de son chiffre et l'essentiel de ses résultats. La Fnac a beaucoup plus intérêt au piratage qui enrichit les fabricants d'ordinateurs et les groupes de télécommunication! En l'occurrence, c'est comme si le patron d'un groupe qui vend des engrais et des OGM avait rendu un rapport en faveur de l'agriculture biologique! Je crois simplement que la défense myope des technologies et de la sacro-sainte liberté des internautes, si elle détruit la culture française, aura été un bien mauvais pari. C'est ma conviction de citoyen, pas mon intérêt de PDG de la Fnac."
Effectivement, on ne doute pas une seule seconde que vu la place énorme que la FNAC donne à ses rayons ou ses magasins de musique, elle n'y gagne absolument rien, mais alors limite si elle n'y perds pas de l'argent ! La FNAC n'a par contre rien à gagner au piratage, puisqu'elle aussi vend des CD et surtout dispose d'un magasin en ligne. La FNAC contrairement à ce qu'affirme son PDG perd de l'argent, beaucoup d'argent à cause du piratage, car disposant d'un des plus grands catalogues de France en la matière et possédant déjà les infrastructures nécessaires à la distribution, où irait-on acheter si le piratage devait s'arrêter un beau jour ? Certes ce n'est pas de l'argent perdu car il n'est pas gagné, mais potentiellement ? La sacro sainte liberté des internautes c'est se foutre un peu de la gueule du monde, la pleine liberté est un concept qu'on oublie de plus en plus, s'en moquer en disant que dès qu'on l'attaque en voulant la contrôler ou la restreindre ça fait hurler tout le monde, c'est se foutre un peu de la gueule du monde ! Encore une fois, la chute de 40% des bénéfices de l'industrie correspond à ce qu'elle aurait pu être (40% plus importante) mais pas à l'argent perdu réellement, il n'y aurait déjà plus de maisons de disques si tel était le cas.
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