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Le Gr4nD m3chaNt bL0gRe
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18 février 2008

Les quêtes Takeda

Aujourd'hui j'ai retrouvé ce vieux texte de quête, qui donna lieu à un jeu de rôle sur forum que j'ai trouvé tout à fait très bien, si ça intéresse quelqu'un de tenter l'experience de faire du JDr dans les commentaires d'un blog, c'est à mon avis une première mondiale qu'il ne faut pas manquer ! En tout cas, n'hésitez pas à commenter ce billet si vous voulez jouer :) Au fond de la bibliothèque, l'on passe sous une voûte basse, à travers des murs, des plafonds et des sols encombrés de rouleaux, de pages, de livres; on arrive enfin à un escalier où sont disposés de toutes parts des papiers, les marches sont elles mêmes des cases où l'on range des rouleaux. C'est l'escalier des temples bas, caché des yeux impies, bien des hommes ignorent quels secrets dissimule cette bibliothèque improvisée. Sous la huitième, la onzième et la dix-neuvième marche, se cachent les archives des temples disparus, l'organisation peu stricte des moines fait de ce capharnaüm un lieu où se terrent les légendes et les histoires, attendant que leur rouleau soit ouvert pour redevenir réalité. Le grand bibliothécaire peut sans aucun doute vous conduire à cet escalier, mais elle est une partie sacrée de la bibliothèque dont il ne connaît que des bribes. Pour cela il faut demander à Takehyo, un jeune moine qui passe sa vie plongé dans ces rouleaux. -Dis moi Takehyo il lève le nez de son livre: -Oui sempaï ? -Connais tu la légende du temple perdu de Kamiyama, le dieux de la montagne -Bien sûr, le père supérieur l'a demandé il y a peu, mais si elle est toujours à sa place, elle sera sous la onzième marche sa phrase à peine terminée, il se replonge dans une nouvelle légende, Si l'on laisse Takehyo assis sur sa première marche, et que l'on descend à la onzième, qu'on regarde dessous, il n'y a qu'un seul et unique livre relié en cuir, c'est le récit d'un moine du temple de Kamiyama, lisez le donc... Le volume usé commence en ces mots: Voici, ce qui fût vu et entendu, dit ou pensé par le moine Rynhia Komnyi, humble prêtre du temple de Kamiyama. Durant l'année trentième du règne de Hideyoshi Takeda. Premier jours de l'année, les fleurs des montagnes, rares et belles sont enfin nées, la beauté du paysage étreint mon coeur aigri de soucis, car en ces heures cruelles où je me fis moine, j'ai renoncé à la vie de guerrier que je menais pour la consacrer à l'harmonie. Je consignerai dans ces pages tout ce que je ressent, tout ce pour quoi je vis. Pourquoi vis-je, c'est certainement une belle question, moi qui suis né par le sabre quand mon père ouvrit le ventre de ma mère morte pour me mettre au monde, moi qui suis né pour le sabre quand ma famille entière qui vivait dans un village isolé, pillé en permanence, par les rônins m'apprit les arts du Kendo et de l'Aïkido dans le but de défendre ma terre, moi qui ait vécu par le sabre, pour bien des maîtres pour bien des causes, j'ai tranché les chairs, j'ai vécu dans une luxure de tripes et de cadavres, dans un bain de sang qui n'était pas le mien; pourquoi moi qui ait tant fait de mal ne suis-je pas mort par le sabre? Mort avant de tuer ma femme et ma fille, ma tendre Hyôji, qui avait pour seul tort d'aimer un homme torturé, ma petite Kyoshi, son corps d'enfant déchiré par la lame de son propre géniteur, vision qui me sortit immédiatement mais trop tard de ma beuverie, là ou un instant plus tôt je voyais de courageux adversaires que je mettait à terre en quelques coups de lames, il n'y avait plus que ma famille dans une pièce puant la mort. Combien j'ai pleuré, j'ai vomit mes entrailles, frappé la pierre de mes poings nus, insulté le ciel, renié la terre, j'ai couru seul loin de ce massacre que je ne voulais pas imputer à ma seule folie... Je suis né par le sabre, j'eus dut mourir par le sabre, que ma femme me pleure, que ma fille ne sache pas quel monstre j'étais, quand je revins à la maison pour leur donner sépulture, ma femme avait survécu, elle me supplia de revenir et de vivre avec elle ... Si j'étais resté j'eus peut-être pu la sauver, mais non j'ai fui ma folie condamnant ma famille à mourir une seconde fois de ma main... Mon sabre s'enfonça dans ma chair et la folie s'en alla par ce trou béant. Je me suis réveillé au milieu de ces moines, en ce même monastère que je connus ensuite comme le monastère de Kamiyama, temple du dieux des montagnes. Moi qui avait vécu dans la province de Musashi sur les terres du clan Imawaga, je me trouvais dans les montagnes aux confins du territoire Takeda dans la province de Kai. Le père supérieur, un vieil homme au visage travaillé par l'âge m'invita en sa loge, j'acceptais bien décidé à fuir ce lieu et à trouver un endroit pour punir ma faute en paix. J'entrais dans ses appartements, il commença à parler. Sa voix fût à mon oreille l'eau qui manque aux paysans lorsque l'été est cruel, il me dit que si ma vie avait été épargnée, je me devais de rendre la faveur, de prier et de servir les dieux qui avaient voulu que je vive, comme si un homme qui l'avait fait Je vécus alors sous sa coupe, en harmonie parfaite avec les autres moines, je priais les Kamis, et je travaillais dur, mon vieux sabre toujours taché de mon sang traînait dans un coin, inutilisé. Les jours passaient, la paix du lieux m'envahit sans prévenir, je devins un pacifiste convaincu. Le soir je rêvais à tous mes combats, la façon dont j'aurais pu les régler pacifiquement, sans que gicle le sang, sans que la mort ne prenne l'adversaire... Un soir, le père supérieur vint me chercher dans mon alcôve, il m'emmena dans le temple principal, sous le bâtiment, à travers la salle de combat, loin dans les caves, puis au détour d'un passage, il poussa doucement sur un rocher en récitant la huitième litanie du Dieu des montagne: "Quand ta voix parle, ta sagesse frappe plus sûrement que ton poing" Le mur bougea et s'ouvrit sur une pièce immense dont les piliers rouges laqués reflétaient la lumière des mousses fluorescentes alimentées en eau par une petite cascade. Un endroit béni du dieux des montagnes. Sans aucun doute... La cascade se déversait dans un lac naturel en contrebas, le vieil homme s'avança et me dit, viens et plonge ton regard dans celui du dieu Kamiyama. Je le suivi donc, et regardais dans le lac, l'eau était claire comme le ciel, elle illuminait la pièce d'une lueur bleutée, et les piliers qui semblaient venir du ciel plongeaient dans cette eau. Mais le plus magnifique de tout cela, était les richesses qui reposaient au fond de l'eau, que de pierres, que de beautés, le trésor des daymios du Japon eut fait pâle figure devant cela, je ne saurais trouver les mots pour le décrire, trouver les phrases qui exprimeraient la folie qui prit mon cerveau, lorsque l'on voit ce trésor, une fièvre s'empare de vous, votre cerveau se met à imaginer tout ce qui pourrait être fait avec ce trésor, dominer le japon, le monde entier... Un cri s'échappa de ma gorge et je tombais sur le sol en pleurant... Le père supérieur me releva. - Tu es un homme bon, tu as échappé aux démons qui te hantaient, vois ce trésor, il fût offert par les empereurs de la période pré-yamato ancienne au dieux des montagnes pour pouvoir vivre en paix sur cette île. Mais dans ce trésor, il était des choses qui n'auraient pas dû s'y trouver: l'urne qui contenait les cendres de l'empereur Qin de Chine. Ses cendres se dispersèrent dans l'eau pure de cette source et bien que retenue ici, la folie de cet empereur qui fit autrefois édifier une armée de golems, des hommes de terre, vit toujours en ces lieux et prend les esprits les moins forts. Ses paroles sont encore vivantes dans ma tête même si son khi nous a quitté il y a maintenant une année. J'ai maintenant appris à écrire et conté cette dernière année, je me sers de ce livre pour passer ma peine et la coucher sur le papier, en espérant que lorsque je refermerais ce livre elle s'éloignera de moi. Celui qui a pris la succession en tant que père supérieur ne m'inspire pas confiance, il se nomme Ryô Fujaki, un nom bien courant de nos jours, il est arrivé il y a peu, il s'est fait l'ami de tout le monde, puis un soir il est allé voir le vénérable qu'il a trouvé mort. Certains prétendent avoir entendu les cris du vieillard, mais on ne les crut pas, moi un indice ne me trompe pas, lorsque j'accourut éveillé par les cris, l'odeur qui régnait dans l'air, sublimée par la chaleur était celle du sang frais... Le corps fût dissimulé à la vue de tous, il fût transporté par Ryô dont on vanta le zèle, dans un drap rouge sombre, puis fût enterré le soir même. Depuis, les intrigues se sont nouées, la mesquinerie de certains moines qui m'avait recueilli sans me poser de question et sans même me demander quoi que se soit en échange m'étonne, Matsu Fuhokhi lui même qui fût le plus dévoué des prêtres, qui travaillait avec ardeur au potager sous le dur soleil d'août alors qu'il devait jeûner, lui se dispute dans la salle commune pour une ration de riz. Certains se battent même pour des possessions matérielles, une sculpture un pan de toile, rien d'important, rien de précieux, mais pour eux qui n'ont rien et qui ont juré de ne rien avoir, cela semble un trésor. Je me suis défait de ces valeurs avec beaucoup de peine, et voir ces jeunes moines tomber dedans me fend le coeur. J'ai essayé hier de les raisonner, ils m'ont insulté me traitant d'étranger... Que de haine inutile... Le soir certains bruits me réveillent parfois, des cris de douleur, des rires comme si l'on faisait la fête, j'y suis allé voir, mais cela tend plus à l'orgie qu'autre chose... Ils boivent et se repaissent des offrandes réservées aux dieux, quelle folie les prend... Ce matin une chose horrible est arrivée, comme je labourais les champs, je vis quelques moines à l'air apeuré arriver au temple avec un char, ils semblaient se diriger vers le grand temple. Je les apostrophait, demandant ce que contenait le chariot... Comme ils balbutiaient je m'approchais du chariot, et soulevait un coin de la toile. Un coup de bâton me cueilli à l'abdomen, Ryô, prêtre supérieur du temple venait de frapper un prêtre apprenti... Je senti le coup, mais la stupeur m'étreint bien plus sûrement., ce que j'avais vu sous la toile était un visage, une figure humaine aux yeux mouillés de larmes, implorants... Je chancelais, ne sachant que penser... Un autre coup de bâton rencontra ma nuque et le soleil ajouté à ces émotions et aux coups de bâtons d'une dizaine de moines, je m'évanouis. Je me réveillais dans ma chambre, mon sabre était brisé au pied de ma couche... Je vais prendre cette relique et redonner à ce lieu sacré un dignité qu'il a perdu ! Je vais aller reprendre le métier des armes. Que la paix revienne en ces terres ! Le reste du livre est vide, plus aucune écriture, aucun message... rien, une tristesse infinie pour un livre inachevé
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